mercredi 7 novembre 2012

Coup de foudre pour l'Iran (flash-back 1er-20 octobre): 1ère partie

Comment résumer un pays où 100% des gens que l’on croise sont d’une gentillesse à tomber, où le patrimoine est à couper le souffle et où la nourriture, du petit-déj au dîner, un vrai délice? Pas d'angélisme cependant: les Molhas et l'élite gouvernent le pays en prélevant l'essentiel de l'argent du pétrole, imposent un contrôle total des médias et font peur au reste du monde avec leur programme nucléaire, sans qu'on sache ce qu'il en est vraiment. Voici à nouveau quelques réflexions puis une sélection de photos.
Sarah et une copine spontanée
“Where do you come from?”, « What do you think about Iran? », “Welcome to our coutry”,  sont les 3 phrases les plus entendues pendant notre séjour. Les Iraniens sont très soucieux de l’image de leur pays. Ils savent qu’elle est négative et sont d’autant plus heureux d’entendre nos compliments sur leur pays. Le sujet de la politique est inévitable et il ne faut pas attendre longtemps pour que les critiques contre le gouvernement fusent. Nous avons senti une résignation pleine de dignité, d’humour et d’amertume.

Pour un(e) touriste occidental(e) qui se promène dans une république islamique pour la première fois comme c’était notre cas, la tenue vestimentaire est un des sujets récurrents. En principe il ne faut pas montrer de peau à part le visage et les mains/poignets. La tenue de base se compose du « manteau » qui descend jusqu’à mi-cuisses, d’un pantalon et du hijab (voile qui cache les cheveux). Pas de liberté tellement non plus dans les couleurs et motifs qui tournent autour du bleu et du marron uni. Je me suis donc équipée.
Si certaines femmes de familles très pratiquantes portent le tchador (voile le plus souvent noir uni qui couvre tout le corps), d’autres parviennent à jouer de leur féminité avec un maquillage très sophistiqué, des coiffures très soignées, un énorme chouchou qui donne un port de princesse, ongles impeccables, manteau cintré, talons… 
Voici mon manteau bleu. Derrière, la magnifique mosquée Jameh d’Ispahan.

Et sous le voile : le chouchou !
En s’approchant, on découvre qu’il y a une variété infinie de textures et imprimés d’un tissu noir à l’autre.
Je comprends que le voile n’est que la partie visible d’un système qui tient la femme à la fois en respect et en retrait. Respect : Henri a dû m’accompagner dans le bureau du douanier qui prenait les empreintes digitales pour que je ne me retrouve pas seule dans un bureau avec un homme. Dans la rue, les hommes s’adressent à Henri et je reste en retrait de la conversation. Retrait : dans la République Islamique d’Iran, le pouvoir est entre les mains du clergé qui est 100% masculin alors que les filles sont en nombre égal à l’université dont le niveau académique est réputé pour être très bon.
Pour finir sur ces réflexions, un merci spécial à Clothilde et Thierry pour la halte-oasis rafraîchissante à Téhéran. Nous n’oublierons pas de sitôt le plouf dans la piscine et coup de rosé en prévision de la route sobre qui nous attendait.
Nos pépites en photos et dans l’ordre des villes traversées : Tabriz, Téhéran, Shiraz et Persépolis (Yazd et Mashad sont dans le post suivant)

TABRIZ
Le 1er octobre, on fête les 10 ans de Marceau et notre joie d’être entrés en Iran. Le gâteau d’anniversaire est fait de baklavas offerts dans une confiserie par une généreuse cliente sensible à nos regards gourmands.

TEHERAN
Au petit matin, nous sommes en train de grignoter du pain en attendant l’ouverture du consulat turkmène quand l’épicier d’à côté nous apporte du thé, un bout de fromage et des tabourets tandis qu’un de ses clients nous y dépose des gâteaux...

ISPAHAN
Vali, guide touristique, nous aborde en Français sur la place principale : la place de l’Imam construite par le Shah Abbas Ier (17esiècle), le roi qui a marqué la dynastie Safavide. Au fond : la mosquée de l’Imam.
Dans la mosquée de l’Imam, on reste scotchés devant l’ampleur du monument et la beauté des décors.
 
Toujours sur la place de l’Imam : la mosquée des femmes du harem d’Abbas Ier, dédiée à son beau-père le Sheikh Lotfollah. Magnifique subtilité : le segment du dôme éclairé par le soleil matérialise la queue du paon - représenté au centre - plus ou moins déployée selon les heures du jour.
 
Le goûter idéal : petits beurres, pain et chocolat.
 
Quartier arménien : la cathédrale Vank dont l’étonnant décor mélange des scènes de la bible peintes et des décors de mosquée.

SHIRAZ
La mosquée Vakil, sa forêt de colonnes et son décor aux tons roses.
 
Un des hauts lieux saints chiites en Iran : le mausolée de Sayyed Mir Ahmad, un des frère de l’Imam Réza que l’on retrouvera à Mashad. Tchador de rigueur.
A proximité du tombeau, seules les photos prises avec un téléphone sont autorisées. L’éclat des milliers de miroirs est à la hauteur de la vénération portée au défunt.
 
A la sortie du mausolée, Mansour et sa femme nous abordent et nous invitent à prendre le thé et discuter dans une maison typique de la veille ville.
 
Mansour nous montre ses trésors. Ici la vaisselle pour les ablutions.

PERSEPOLIS
Saut dans le temps Dès la porte d’entrée, le site de Persépolis, bien que très détruit,  impose sa grandeur. Il fut en effet construit pour impressionner les peuples assujettis par le puissant empire Perse Achéménide, à l’initiative de Darius 1er et par ses successeurs (5-6ème s. avant JC.).

Le décor représentant les délégations des 23 peuples assujettis : chaque délégation est caractérisée par un costume, un cadeau et un animal spécifique. C’est captivant.
Ces colonnes du palais de l’Apadana imposent toujours leur hauteur. C’est une émotion pour moi (Natacha) de voir dans leur contexte ces colonnes dont je ne connaissais qu’un échantillon au Louvre.

Le site vu de la montagne.
 
Marceau se protège du soleil.
 
A quelques km de Persépolis, les impressionnants tombeaux de rois achéménides. Une niche ouverte laissait, selon le culte zoroastrien, les vautours dépecer les corps.
YAZD

Monument dédié à Hossein, l’un des prophètes reconnus par les Chiites.
 
Rue de la vieille ville, principale attraction de Yazd. Les maisons sont construites derrière des murs clos.
 
Les tours à vent : ingénieux système de climatisation naturelle.
 
Le repas de base : assis en tailleurs sur une grande banquette en bois, nous dégustons inlassablement la soupe de légumes et céréales, la salade de concombre/tomate/oignons et les sublimes brochettes de poulet accompagnées de riz + citron vert, sans oublier le thé à gogo.
 
Logés dans une maison traditionnelle, construite autour d’une cour, nous pouvons nous étaler à loisir pour travailler. Dommage que la connexion soit aussi lente et instable en Iran.
 
Le soir, spectacle au club de sport traditionnel : des géants musclés s’entraînent en public, accompagnés par un chanteur et sa percussion. Envoûtant !
 
FAHRAJ et MASHAD : voir post suivant
 

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