samedi 9 février 2013

Republic Day à Ralawas

Si la fête nationale est le 15 août et commémore l'indépendance, l'Inde fête tous les 26 janvier le jour de la République, date d'entrée en vigueur de la consitution indienne en 1950. C'est l'occasion de grandes cérémonies dans toutes les écoles publiques, dont notre preferee: Ralawas.

Tout commence deux jours avant par un grand nettoyage de l'ecole, loin d'être inutile. Nous nous sentons toujours tres depourvus devant cette habitude qu'ont les enfants comme les adultes de tout jetter par terre !
Les parents sont arrives, la fete peut commencer. Instant solennel: nous hissons les couleurs !
Surendra remet un collier de fleurs a un notable du village...
... de meme que le chef (elu) du village au directeur de l'ecole (a droite).
Les venerables anciens ont naturellement fait le deplacement. Cet homme tient absolument a se recoiffer la moustache pour la photo.

Sarah se voit egalement remettre un collier de fleurs par sa grande copine Ravina, vetue d'un sari pour la fete.
Et c'est Abla, une des enfants les plus douees et les plus sympas de l'ecole, qui decore Coline. Agee de 11 ans, il est plus que probable qu'elle arrete l'ecole a la fin de l'annee scolaire. Le college est situe dans le village voisin a 2km, "trop loin pour une fille"...
Nous sommes invites a dire un petit mot, traduit par Sanjay, le fils de Surendra.
La partie spectacle commence par de curieux exercices militaires, effectues au son de la grosse caisse par tous les enfants, garcons comme filles.
Pour notre part, on prefere nettement les chants traditionnels...
... et les danses, ici realisees par Ravina et Matma.
Apres une distribution de samosas et de sucreries, la fete touche a sa fin et les enfants ne resistent pas au plaisir de defaire la couronne de Natacha pour lui mettre les fleurs dans les cheveux !
Maurice (mari de Colette, un couple de francais super sympas avec qui nous avons passe deux jours) a droit au meme traitement. Le resultat est plus surprenant...

Un mois avec les enfants de Ralawas

En parallele de ses activites professionnelles en tant qu'ingenieur, enseignant puis consultant, Surendra Gelhot, issu d'une famille rurale et modeste, est à l'origine de nombreux projets d'aide aux communautés rurales des environs. Après avoir initie et financé des centres de désintoxication à l'opium, dont la consommation est un véritable fléau dans la région, il concentre désormais ses efforts sur les enfants. Surendra a en effet souffert toute sa vie du "complexe du paysan Indien" devant le jeune citadin éduqué. Il tient ainsi a ce que les enfants développent leur confiance en eux, en premier lieu - mais pas seulement - par  l'apprentissage de l'anglais, moyen le plus efficace en Inde pour ecrire une autre vie. 

Vénérables anciens de Ralawas fumant la pipe
Surendra s'est aussi lance dans le tourisme en faisant visiter Jodhpur d'abord puis en developpant une guesthouse sur les terrains familiaux a Mandore. C'est ainsi que, en plus de notre experience de "teacher", nous avons la chance de rencontrer des touristes qui choisissent en connaissance de cause cette guesthouse solidaire. 

Nous voila donc pour un mois profs d'anglais dans l'ecole (primaire) de Ralawas, petit village d'éleveurs de la communauté Vishnoï, a une vingtaine de km de Mandore. Les Vishnoï vouent un respect particuler aux plantes et aux animaux. 
Les animaux sont bien proteges
On peut facilement voir des antilopes aux alentours des villages
Les routes tournent autour des arbres

Dans Ralawas, Poojah avec ses freres et sa grand-mere. 
Les femmes portent d'ordinaire ce beau bijou sur le front
Une visite dans le village nous donne l'occasion d'entrer dans les maisons.
Tous les matins, nous sommes conduits par Him ou Sanjay. Nous n'avons pas reussi a prendre notre independance dans ce domaine. 

A gauche, Him a gauche ; a droite, Sanjay. 
Fierte supreme : Surendra nous laisse parfois son
Ambassador !

L'ecole compte 70 eleves; on nous confie les enfants de 7 à 13 ans regroupés dans une classe de double niveau, équivalent du CM1/CM2. Pédagogiquement, nous avons absolument carte blanche et faisons de notre mieux...

Deux des trois instits de l'école, très sympas.

A l'école, bien que publique et laïque, la journée de travail commence par une prière
Pour commencer, on fait connaissance... Him (a gauche) reste parfois avec nous, une precieuse aide pour communiquer. Des clients de la guesthouse (Francoise a droite) passent visiter l'ecole.

Ensuite on se lance dans des productions sur plusieurs jours comme raconter sa journee en BD. Les enfants miment les etapes (photo du haut). Ici : Ravina nous montre son travail.
Apres la journee en BD, les enfants se presentent sur une carte d'identite.
Ici la belle Nitu.
Enfin, c'est la reconstition du village de Ralawas ou les eleves se sont amuses a dessiner puis situer leur maison, ecole, temple...
Henri a fait un petit film sur les enfants qui se decouvrent a l'ecran, pour la premiere fois de leur vie.

Les chouchoux de CE2, aupres de qui Natacha intervient le temps de quelques jours.

En general l'hiver, tout se passe dehors. Les classes des petits (ici la garderie) restent au soleil.
Une fois par semaine, l'infirmiere vient faire les vaccins.
L'espace ne manque pas pour jouer dans la cour. Pas comme a Asnieres! 

Marceau, alias "March" plus simple à prononcer, avec ses potes Yogendra, Vinod, Kishan et Ravindar

Moment sacré de la journée: le déjeuner gratuit, servi dans toutes les écoles publiques d'Inde et qui garantit au moins un repas à chaque enfant scolarisé. Nous avons eu une fois l'occasion d'y participer.
Le riz colle un peu...

Les garçons attendent tandis que les filles servent....
"Moi, moi" disent Nitu, Mamta, Monika, Bhomi, Aruna et Rika ! "Je veux etre sur la photo !"
Pareil pour Harish, Manore et Manish !
Nous sortons de cette experience en nous disant qu'être prof, c'est un métier (total respect pour tous nos amis enseignants : Chouchou, Lise, Jerome, Natha, Philou...) mais quel beau metier !



mercredi 6 février 2013

Notre vie à Mandore

Nous avions ecrit a plusieurs ONG, dediees a l'education, pour proposer nos "services familiaux" pour un mois. Apres Jeevan Verma rencontre dans le Nord de l'Inde, c'est Surendra Gelhot a Mandore pres de Jodhpur qui s'est montre partant pour tenter l'experience. Il n'est en effet pas evident pour un responsable d'ONG d'integrer une famille entiere dans un projet mais nous sommes determines et Surendra est du genre a faire confiance. Lors d'une premiere rencontre en decembre, nous sommes conquis par le personnage et ses projets, et confirmons notre venue pour mi-janvier. 

Avant de parler de Surendra et de ses projets d'aide aux communautes rurales, on vous presente sa luxuriante guesthouse qui est aussi notre cadre de vie depuis presque 1 mois. 

Surendra avec les enfants, à l'entrée de la guest house
L'entrée de "chez nous"






On ne se lasse pas du magnifique jardin. Pas mal comme cadre de vie, non ?
Prateek, neveu de Surendra, dans la cuisine où les enfants passent des heures à faire des "chapatis".
Anu, belle-fille de Surendra avec ses enfants, les notres et une amie.
 
 Essayage de sari et de robes de princesses apres un cours de cuisine chez Surendra

Dans les jardins de Mandore, ancienne capitale de la region, un des nombreux et magnifiques cénotaphes des Maharajahs de Jodhpur.
Rendez-vous dans le prochain post pour vous parler du village de Ralawas ou nous nous rendons tous les matins...

dimanche 3 février 2013

Rajasthan en famille (17 decembre - 13 janvier)

Suite des flash-back avec un retour sur notre periple en famille dans le Rajasthan. Coline a deja donne ses impressions sur cette partie du voyage. Voici quelques photos et informations supplementaires sur cette fascinante partie de l'Inde.

Apres de joyeuses retrouvailles a Delhi avec les parents d'Henri, sa soeur Helene et son frere Matthieu, nous partons vers le Rajasthan pour un plongeon dans la civilisation Moghole, fondee par ces guerriers venus d'Asie centrale qui dominerent presque toute l'Inde pendant un peu moins de 200 ans, inspires par l'art persan. Leurs capitales aux portes du Rajasthan (Delhi, Agra, Fatehpur Sikri), ainsi que les palais des princes rajputs qui leurs furent soumis temoignent de cette civilisation qui emprunte aux mondes indien et persan.


AGRA

Au coeur de l'ancienne capitale moghole, le Fort Rouge fut fonde par l'empereur Akbar puis agrandi et enrichi par ses successeurs. Impressionnes par le hall d'audience publique (ici), nous nous perdons ensuite avec delices dans les quartiers prives. Depuis la fenetre ajouree du pavillon ou il etait enferme par son fils, l'Empereur Shah Jahan, petit-fils d'Akbar, pouvait voir le tombeau de sa femme, le Taj Mahal a peine termine.

FATEHPUR SIKRI

Non loin d'Agra, Fatehpur Sikri est une pure création de l'empereur Akbar. Cette nouvelle capitale devait refleter la grandeur et la sainteté. Le "bassin sans pareil" (ici) surmonté de passerelles symbolisait continents et océans au centre desquels "le maître du monde" pouvait se rafraichir. Seulement 12 ans après sa création, la ville fut abandonnée, la nappe phreatique étant venue a s'épuiser et les positions stratégiques à s'éloigner...

La mosquée à l'imposante porte principale (ici) abrite le tombeau du saint soufi Sheik Salim, originaire de la ville et alter ego du mystique empereur Akbar.

JAIPUR - AMBER

Nous quittons la cour imperiale de Fatehpur Sikri et les fastes que l'on imagine pour decouvrir à Jaipur l'une des plus fastueuses cour rajpute. Les Rajputs, divises en nombreux clans, forment la caste des princes guerriers d'Inde du Nord. S'etant mis au service des empereurs moghols, ils purent, grace a la protection de ces derniers, developper leurs domaines.


Le fort d'Amber que nous atteignons à dos d'éléphant nous impose sa grandeur. Ici aussi, le dédale de cours, escaliers, pavillons (vides le plus souvent) et couloirs nous perdent et font le bonheur des enfants. Le site d'Amber étant devenu trop petit pour cette cour florissante, le maharajah Jai Sing II, entouré de savants de toute l'Inde, fonda la ville de Jaipur sur la plaine en contrebas.


A cote de son palais, Jai Sing II, passionne d'astronomie, fit construire un observatoire. Nous n'y comprenons pas grand chose mais nous savourons les effets graphiques de ces etranges instruments de mesure astronomiques.

En nous baladant dans le quartier du palais, nous arrivons par hasard au moment d'une cérémonie toute en musique, ferveur et couleurs dans le très populaire temple hindou Govind Dev dédié à Krishna.


Peut-etre l'un des batiments les plus connus du Rajasthan : le Palais des Vents et ses fenetres qui permettaient aux femmes de voir sans etre vues. 

                                                            AJMER

Après la cour princière, nous visitons a Ajmer un des haut lieu de pélerinage et de dévotion pour les musulmans comme pour les representants de toutes les religions et croyances d'Inde.


Une vraie petite cité religieuse a ete construite autour du tombeau du saint soufi Muin-ud-din Chishti (12e-13e siecles). Il fonda a Ajmer un centre soufi, devenu lieu de devotion apres sa mort. La foule est oppressante et les etrangers moyennement bienvenus...














Sur les hauteurs d'Ajmer, nous avons un coup de coeur pour la mosquee Adhai-din-ka-Jhonpra construite au 13e siecle par le premier Sultan de Delhi.


PUSHKAR

Nous continuons dans la veine des lieux de pelerinage a Pushkar, seule ville indienne ou l'on honore Brahma, le dieu hindou createur de l'univers. 


Pendant deux jours nettement plus paisibles, nous allons et venons au bord du lac dans lequel une partie des cendres de Gandhi a ete dispersee. 

Depuis notre hotel, les ablutions rituelles du matin.
DELHI

L'empereur moghol Shah Jahan choisit Delhi pour capitale et y edifia le Red Fort, avant d'etre enferme par son fils a Agra. Comme Akbar a Agra et Fatehpur Sikri, Shah Jahan s'inspira pour sa forteresse du style de vie nomade de ses ancetres : les pavillons aux fonctions specifiques sont autant de "tentes" de marbres richement decorees et dissemines dans des espaces ouverts ou des jardins.

Le tombeau d'Humayun, pere d'Akbar, fut realise avec l'aide d'architectes persans. Le mausolee est sureleve par un immense socle et entoure d'un jardin de plan geometrique. Ces deux innovations, reprises pour le Taj Mahal, contribuent a la mise en scene spectaculaire du tombeau a proprement parler et font de la visite de ces lieux une veritable experience.

Emotion dans la maison de Gandhi a New Delhi. Ce petit memorial marque l'emplacement exact de sa mort. 
JODHPUR

Mido, Tadou, Helene et Matthieu sont repartis apres 10 jours tres riches en emotion. Nous nous offrons une deuxieme boucle dans le Rajastan, avec Mamoune. C'est depuis Jodhpur que nous decouvrons la 2eme ONG reperee. Nous en reparlerons dans le prochain post!

Vu de notre hotel, l'imposant fort de Mehrangarh fonde au 15e par le prince Rao Jodha. 

Concus pour etre imprenables, les forts s'approchent par une succession de portes au nombre de 7 en general.

Depuis le fort, la ville bleue. Cette couleur, celle des maison brahmanes a l'origine, a ete reprise par les habitants de Jodhpur pour se proteger du soleil.

RANAKPUR

Pour le plaisir, une photo de ce sublissime temple Jain, religion contemporaine du bouddhisme qui prone la delivrance par l'ascese totale, la non-nuisance et le respect de toute vie. Ce temple au plan ultra geometrique nous a donne l'impression de flotter dans un mandala en trois dimensions.

UDAIPUR
Et pour finir, le palais d'Udaipur fonde par le prince Udai Sinh au 16e siecle, si seduisant avec le lac a ses pieds et son jardin interieur.

Un atmosphere typiquement indienne pendant la ballade en bateau.

Dans ce lieu magique, nous disons au revoir a Mamoune qui repart a Delhi accompagnee de Natacha et son calcul indien :-)

La serie des flash-back se termine. Nous voulions partager un peu plus sur toutes ces richesses que nous avons eu la chance de decouvrir : les capitales imperiales mogholes de gres rouge et de marbre, les imposants et labyrinthiques palais princiers rajputs et les lieux de pelerinages au coeur de religions qui sont peu familieres a la plupart d'entre nous, occidentaux.

Encore un immense merci a vous, Mido, Mamoune, Tadou, Helene et Matthieu, de nous avoir fait le cadeau de votre visite, c'etait fou! :-)

A tres bientot pour vous raconter notre vie a Mandore et dans notre ecole d'un village vishnoi.
Grosse Bises des snails.